• Résumé : le père Manganate, venu voir le commissaire Nouaboire pour un problème avec Dieu, a rencontré Dieu, ce qui ne simplifie pas les choses… 

     

    - Mon commissaire, je vais vous expliquer toute l’affaire, dit le curé.

    - Je vous remercie, mais le commissaire Nouaboire c’est l’étage au-dessous. Moi je suis la femme de ménage, appelée couramment technicienne de surface, bien que la surface restreinte de ce bureau porte à croire que la technique y importe peu.

    - J’ai pas tout compris ma sœur, mais croyez que je compatis et que je vais m’empresser de descendre d’un étage.

    Ce qu’il fit avec célérité et se retrouva devant notre intrépide commissaire.

    - Ah c’est vous mon père, qui avez des déboires avec Dieu ! Pouvez-vous m’expliquer exactement quels sont vos griefs?

    - Dieu est pas gentil avec moi en ce moment, il me fait des reproches, tout çà. Et dernièrement il m’a accusé d’avoir mis de l’eau dans mon vin de messe.

    - C’est ennuyeux çà. Mais est-ce vrai ?

    - J’avoue que j’en ai mis un peu, mais pas beaucoup hein… faut dire que depuis que vous avez fait installer un alcootest à la sortie de la messe, il vaut mieux prendre quelques précautions…

    - Nous y voilà ! çà va être encore la faute de la police ! Je viendrai dimanche matin m’assurer par moi-même de votre bonne foi.

    Le dimanche suivant, vers midi, le commissaire Nouaboire sortit de l’église en zigzagant légèrement, trébucha sur les escaliers du parvis et atterrit la tête la première dans la voiture banalisée.

    - Ap… appelez-moi le cucu… le curé, dit-il au préposé à l’alcootest. J… j’ai deux mots àààà lulu… à lui dire !

    Le père Manganate arriva rapidement sur les lieux pendant que notre vaillant commissaire s’extirpait habilement de la voiture après s’être démêlé de la ceinture de sécurité qui lui bloquait le pied gauche, ce qui l’avait légèrement déséquilibré et propulsé sur le tableau de bord qui sous le choc avait libéré l’erbag. Le commissaire, qui avait commencé à souffler dans l’alcootest par acquit de conscience, se retrouva le nez dans l’erbag gonflé ce qui lui fit avaler l’alcootest.

    Il dit alors : « Râââââ heurk heurk, aaaarg ! »

    - Excusez-moi mon fils, j’ai pas bien compris, lui répondit le curé.

    - J… j’ai toutou… j’ai tout concon ! Dit alors le commissaire. J’ai tout compris ! V… hic ! z’avez mis du papa… du pastis à la p…p…place du vin de mémé… de messe. Et on peupeu pas vous zaza… accuser de fre frelater, puisqu’on mémé… met toutou toujours de l’eau d… dans le papa.. stis !

    A ces mots, le curé ne se tint plus de joie, car le commissaire Nouaboire venait encore une fois de résoudre avec brio cette affaire compliquée.

    - Merci mon commissaire, vous viendrez bien prendre une autre tournée pour fêter çà ? 

    FIN

    Le commissaire Nouaboire sur son fier destrier, face au disque d’or du soleil couchant, montait songeusement les escaliers menant à son bureau, tout en fredonnant en anglais : « Aïe aaaame pour lonlon… nesomeuuh coco… commissaire quiqui… qui rentrait atoto… at home ». Car il aimait bien fredonner en anglais.


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  • Résumé : si vous n’avez pas lu le début, c’est même pas la peine de lire la suite, car les Voies de Dieu sont impénétrables. Amen.

     Le père Manganate remonta dans les étages afin de faire patienter Dieu pendant son entretien avec le commissaire Nouaboire. Mais il se trompa à nouveau d’étage et entra par inadvertance et par la porte dans la chambrette de la Vierge Marie, fort occupée à des activités peu avouables avec le Saint Esprit.

    - Ciel mon curé ! S’écria-t-elle. Pardonnez-moi mon père si j’ai pêché, mais aussi c’est çui-là qui arrête pas de me faire des avances, et vous savez ce que c’est, la chair est faible et tout çà.

    - Ma Rie, pardon, ma Mère… ma Sœur, ou quel que soit votre niveau familial, ce n’est pas vous que je venais voir, mais votre beau-père Dieu.

    - Ah bon, c’est l’étage au-dessus. Merci de refermer la porte en sortant.

    Notre vaillant curé s’empressa donc de monter d’un étage et se retrouva face à Dieu, qui commençait à s’impatienter, car il avait du mal à ajuster sa cravate pour la fête organisée par l’ange Gabriel (voir l’épisode précédent) et il tenait à être présentable devant la belle Junon, qui était invitée ce soir-là.

    - Mon Dieu, si c’était un effet de Votre bonté, pouvez-vous patienter jusqu’au prochain épisode, car… mais … mais… zut alors, voici que nous nous trouvons déjà dans le prochain épisode qui est en fait celui-ci. Je redescend donc voir le commissaire Nouaboire, s’il vous plaît ne bougez pas, amen.

    - D’accord mais dépêchez-vous mon père. Pardon, mon fils, car je n’ai pas de père, étant né de Dieu inconnu et j’ai pas que çà à faire, allez louia, mais faites vite.

    Notre père Manganate – qui en fait n’est pas du tout mon père – car j’ai bien connu le mien, redescendit vers le bureau du commissaire Nouaboire, celui à qui on ne fait pas croire que les poules ont des dents, dans l’intention de lui expliquer quels étaient les griefs retenus contre Dieu, en ce jour divin où la pente Côte descendait plus vite que l’Ascension ne montait… 

    Les histoires divines pouvant durer plusieurs millénaires, il est plus sage d’attendre le prochain épisode afin de ne pas lasser le lecteur.


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  • Histoire de repartir dans le blog d'un bon pied après ma petite pause, voici une enquête particulièrement angoissante du célèbre commissaire Nouaboire, celui à qui on ne la fait pas. J'en frémis encore...

     

    Le curé entra dans le commissariat et fit le signe de croix après avoir trempé ses doigts dans l’encrier du capitaine Tontaine, second du célèbre commissaire Nouaboire.

    - Vous avez une tâche là, lui dit le capitaine.

    - Où çà ? Là ?

    - Non là, sur le front, les épaules et le nombril. On dirait que c’est de l’encre.

    - C’est normal, Dieu m’a puni.

    - Ah ! Cette affaire a l’air sérieuse, il vaut mieux aller voir directement le commissaire. Montez l’escalier jusqu’au quatrième étage, tournez à droite et c’est la quatorzième porte à gauche avant l’ascenseur.

    Le curé s’empressa d’obéir, se trompa d’étage, se trompa de couloir, se trompa de porte et finit par se retrouver directement devant Dieu.

    - Mon Dieu, c’est vous ? Lui dit-il intrigué par cette coïncidence, dans la mesure où il venait justement pour parler de Lui au commissaire. « Attendez-moi là je Vous prie, je fais juste un saut chez le commissaire et je reviens ».

    -Alléluia, répondit Dieu, mais ne tardez pas trop car je suis invité à la sauterie de l’ange Gabriel, organisée pour l’Ascension sur son toit auquel il manquait une tuile.

    Manganate – c’était le nom du curé – redescendit rapidement à l’étage nécessaire et finit par rencontrer l’incommensurable commissaire Nouaboire, celui à qui on ne la fait pas.

    - Que désirez-vous mon père ? Dit le commissaire en voyant entrer le frère. Car on peut imaginer que le curé étant fils de Dieu, peut également être le frère des Sœurs, elles-mêmes filles de leur Mère appelée Ma Sœur.

    - Bonjour mon commissaire, j’ai quelques problèmes avec Dieu en ce moment.

    - Qu’a-t-il encore fait celui-là ?

    - Chaque fois que je vais quelque part, je le rencontre et il me fait des reproches, comme quoi je suis pas assez pieux, que je mange trop de Caprice des Dieux et que je préfère le camembert Le Bon Moine à celui de Rhône-Poulenc, fabriqué en Chine sous licence saoudienne.

    - Cette affaire me semble louche. Pouvez-vous demander à Dieu de patienter jusqu’au prochain épisode, car celui-ci risque d’être trop long pour mes lecteurs ? 

    Le père Manganate saura-t-il faire patienter Dieu jusqu’au prochain épisode ? Nous le saurons au prochain épisode.


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  • Voilà longtemps que j'vous ai pas infligé une angoissante enquête du commissaire Nouaboire, celui à qui on ne la fait pas. Celle-ci est tellement palpitante que j'en palpite encore, c'est vous dire !...

     

    « Bonjour mon commissaire, je suis marrie.

    - Bonjour Monsieur.

    - Non, moi c’est Madame, je m’appelle Marie.

    - Pardonnez-moi, j’ai cru que c’était votre mari, Marie.

    - Mon mari a été ravi et moi Marie, j’en suis marrie.

    - Donc c’est bien vous le mari ?

    - Non, mon mari m’a été ravi par le ravin.

    - Donc le ravin lui plaît ?

    - J’ignore si le ravin le ravit, mais il a été ravi par la ravine.

    - Avait-il bu du vin ?

    - Je ne l’ai pas vu aviné dans le ravin qu’il tentait de gravir en vain.

    - Si je résume l’affaire, votre mari Marie, marri et non aviné a été ravi par la ravine qu’il gravissait en vain ?

    - Voilà. Quel est votre avis ?

    - Mon avis sur le ravin ?

    - Non sur mon mari ravi.

    - S’il est ravi, il est heureux.

    - S’il est heureux, je vais revoir le ravin où vit mon mari ravi par la ravine qu’il gravit en vain, vous m’en voyez ravie.

    - Alors Marie, ne soyez plus marrie, je viens voir votre mari dans le ravin, vous ne serez pas venue en vain, j’irai dans vingt minutes avec du vin pour le ravir enfin.

    Y a-t-il de l’eau dans le ravin ?

    - Le vin avec de l’eau vous ravit donc, mon commissaire ?

    - Non, c’est pour le bain, Marie…

     

    Ohlala, c’est une enquête çà ?... bon moi j’vais boire un chti pastaga…


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  • Allez, encore une petite histoire avant de repartir en voyage quelque part...

     

    Le commissaire Nouaboire entra dans l’officine et dit à la cantonade (la cantonade était le nom de la jeune femme gracieuse et mutine qui se faisait les ongles derrière le comptoir tout en téléphonant à une copine de l’autre main) :

    - Bonjour madame, je viens pour l’enquête.

    - ………….. répondit-elle, écoutant son téléphone d’une oreille attentive, tout en se repoudrant de l’autre.

    - Donc voilà, veuillez m’excuser de vous déranger, je me présente je suis commissaire de police et je viens pour l’enquête, s’il vous plaît madame, merci d’avance de votre obligeance, sans vouloir vous brusquer.

    - Ouaiiiiiiis, c’est l’enquête de quoi donc t’est-ce que vous voulez ?

    - En fait je quête pour une enquête. C’est moi qui quête.

    - Laissez votre quiquette où elle est, ou j’appelle la police.

    - Mais c’est moi qui quête avec la police !

    - Même si elle a la peau lisse, j’veux pas la voir, non mais espèce de vieux dégoûtant !

    - Ne vous méprenez pas, chère madame, je me contenterai d’enquêter sur les parties que vous voudrez bien me dévoiler.

    - Et pis quoi encore, y veut que j’dévoile mes parties maintenant ?

    - Je n’ai aucun parti pris, mais je peux vous faire voir une partie de la quête sur laquelle j’enquête en partie.

    - Alors partez, ou je pars de ce pas en quête d’un enquêteur quêtant les enquiquineurs à quiquettes !

    - Pourtant, quelle belle quête que quiconque qui quête aimerait rencontrer…

    - Cette quête m’inquiète, parce que la qualité dont vous la qualifiez manque un peu de clarté.

    - Madame, quittons cette querelle qui n’est quasiment qu’un quelconque quiproquo et qui quintuple quelquefois les questions de l’enquête.

    - Mais qu’est-ce que cette quête ?

    - Mon enquête sur un quidam sans dame qui dama le pion à qui quêta.

    - Ah, ce quidam-là, donc ! La police l’a cueilli à l’accueil. Il portait sa pelisse et voulait une police… une simple assurance.

    - Donc, si vous m’assurez avec tant d’assurance que l’enquête de police est une police d’assurance, je vous assure que je clos la quête illico.

     

    Fin de l’enquête.


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